A la suite de rencontres, une foule de questions sur l’entêtement
et l’emprise de l’image sociale des êtres humains sur leur vie a afflué
dans ma tête.
L’homme est-il vraiment libre de mener sa vie ?
En fait, j’ai constaté que les gens sont happés par le temps
et les obligations du quotidien. Souvent débordés par les exigences
extérieures, ils vivent à un rythme effréné les privant ainsi
de toute réflexion possible sur ce qu’ils vivent. Les journées
s’enchaînent… Et comme ils appartiennent à la société, ils sont
affublés de charges : maisons à payer, impôts, scolarité des enfants
et d’obligations : faire les courses, le ménage, du sport, recevoir
des amis, prévoir les futurs vacances, …
Où réside l’espace de liberté ? Où trouvent-t-ils le temps de
se poser et d’examiner la situation dans laquelle ils sont embarqués
en prenant du recul ?
Bien sûr, ils ont conscience que quelque chose ne va pas et souvent
aspirent même à vivre autrement mais ils restent prisonniers de
ce tourbillon infernal, le fabuleux mythe de Sisyphe d’Albert Camus :
« tout est un éternel recommencement obéissant à l’absurde »
Et puis rassurons-nous : ils nous restent la retraite pour faire tout
ce dont nous avons rêvé, à condition d’y arriver en bonne santé.
Mais ne nous leurrons pas : ce que nous pouvons réaliser à 30 ans,
nous n’en serons pas capable à 60, de plus les conditions ont pu
changer…
Enfin, ils n’ont souvent pas le courage de changer de vie et surtout
peur du changement qui les mettrait dans l’insécurité du lendemain :
« mieux vaut continuer comme cela puisque cette manière de vivre
nous est connue et ainsi nous rassure et puis, tout le monde fait
comme ça, alors… »
Le chamanisme, voie du sentir, autorise la réflexion sur la place
de l’homme dans l’univers, sur le sens de notre incarnation ici
et maintenant et donc de notre vie terrestre. Il nous permet
de prendre la distance nécessaire face aux évènements pour nous
mettre en accord notre paraître extérieur avec notre Être Intérieur
sans forcément avoir recours à une quête de vision.
Mitakuye Oyasin